21 fois champion de France – quintuple champion du monde et d’Europe.
1/ A ton avis quelle place joue le mental dans la performance ?
Le mental est important, primordial même. C’est compliqué de quantifier, c’est un travail au quotidien comme pour la préparation physique.
2/ As-tu travaillé avec un préparateur mental au cours de ta carrière?
Oui, lorsque j’étais au Lycée climatique et sportif de Font-Romeu j’avais accès à un psychologue du sport. Par la suite, vers mes 25 ans, je me suis fait accompagner par un préparateur mental et ce jusqu’à la fin de ma carrière.
3/ En quoi consiste la préparation mentale du nageur et comment la travaillais tu au quotidien ?
La préparation mentale te donne des clefs
Il y a beaucoup de travail de visualisation, respiration, des exercices de sophrologie.
Cela permet de se préparer à ce qui peut arriver et diminuer le stress lié à l’inconnu. La préparation aide à ce que tout soit simple et qu’il n’y ait pas d’accros le jour J.
Je faisais une séance par semaine, ou tous les quinze jours. Environ 3 séances par mois.
4/ Qu’est ce que cela t’a apporté dans ta pratique de la natation de haut niveau ?
J’ai eu la chance d’avoir un environnement sain. Le suivi psy à Font-Romeu et ce que m’ont transmis mes parents ont fait que je me suis toujours bien senti dans ma peau.
La préparation mentale m’a permis de pouvoir me réinventer, changer de route pour atteindre mes buts. Être plus calme, plus serein, être une meilleure personne.
5/ A quel moment de la carrière d’un nageur de haut niveau est il plus important de travailler le mental ?
Il n’y a pas vraiment de moment. C’est quelque chose qui je pense doit être considéré comme la prépa physique et être mis en place tout au long de la carrière. La performance est un tout, il n’y a pas de mauvais moment pour commencer la préparation mentale.
6/ Quelles sont les principales difficultés auxquelles doit faire face un nageur de haut niveau ?
Les principales difficultés sont de faire face à l’échec dans un premier temps. Ensuite, l’entraînement physique demande beaucoup, avec 3 séances quotidiennes (deux fois dans l’eau et une fois hors de l’eau) alors l’autre difficulté est de garder la motivation, être motivé chaque jours.
7/ Cela t’arrive t’il de te remettre en question, si oui de quelle manière ?
Oui évidemment, c’est primordial. Je me questionne toujours sur pourquoi j’ai réussi, pourquoi j’ai échoué. Je prends les points positifs et j’essaye de réinventer un chemin. J’apprends toujours dans la réussite comme dans l’échec et j’évolue avec ça.
8/ Quelles sont tes sources de motivation lorsque cela va un peu moins bien ?
Je me concentre sur l’essentiel. Pour moi c’est gagner et également le refus de perdre. J’essaye toujours de garder à l’esprit où je vais et pourquoi.
9/ Quelles sont les qualités d’un nageur de haut niveau ?
Les qualités sont tout d’abord physiques, mais également l’assiduité. Encore une fois je pense qu’il est indispensable de savoir où l’on va, être bien dans sa peau, être heureux.
La vie personnelle et la vie du sportif sont indissociables, il faut trouver l’équilibre.
10/ Dans un sport individuel comme la natation comment appréhendais tu mentalement les épreuves par équipe ?
A la différence des sports collectifs, en natation l’équipe est une addition d’individualités. Je n’avais pas d’appréhension particulière, chacun s’entraîne de son côté seule la prise de relais est travaillée en commun, il s’agit d’être bon le jour J comme en individuel. Pour ma part, dans les compétitions par équipe, il y a moins d’appréhension de la défaite du fait de ne pas être seul. Et dans la victoire le bonheur est démultiplié.
11/ De quelle manière te situais tu dans le groupe ?
De façon tout à fait naturelle, j’étais moi-même.
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