(Arlequins, Trévise, Stade Français, Provence rugby, USO Nevers)
6 fois international Argentin
1/ A ton avis quelle place joue le mental dans la performance ?
Le mental est quelque chose d’extrêmement important dans le développement de toute activité et particulièrement dans le domaine du sport. Son influence sur les performances est énorme. Comme dans tous les aspects, qu’ils soient physiques ou techniques, il nécessite du travail et de la préparation.
Ce n’est pas magique.
2/ As-tu travaillé avec un préparateur mental au cours de ta carrière?
Oui, je l’ai fait avec des psychologues du sport, mais il est clair que ce n’est pas la même approche.
3/ En quoi consiste la préparation mentale du rugbyman de haut niveau et comment la travaillais tu au quotidien ?
Dans la vie d’un athlète, la préparation mentale est nécessaire en tout temps et pas seulement dans les moments de compétition. La complexité consiste en ce que selon le moment précédent pendant ou après la compétition, la préparation est complètement différente.
4/ Qu’est-ce que cela t’a apporté dans ta pratique du rugby de haut niveau ?
La préparation mentale dans le domaine du rugby professionnel est extrêmement importante parce qu’elle contribue à l’accord du joueur avec la demande nécessaire à un moment précis. Cela peut consister à être mentalement préparé à bien s’entraîner, à devenir un remplaçant et à entrer sur le terrain à un moment donné ou à se remettre d’une blessure.
5/ A quel moment de la carrière d’un rugbyman de haut niveau est-il plus important de travailler le mental ?
Je pense qu’il est essentiel que les joueurs commencent dès leur plus jeune âge pour avoir l’habitude de travailler sur l’aspect mental.
Plus tôt l’athlète commence à s’entraîner sur ces aspects, plus il peut en tirer profit et par conséquent être plus performant.
6/ Quelles sont les principales difficultés auxquelles doit faire face un rugbyman de haut niveau ?
Un joueur de haut niveau a de nombreuses satisfactions et difficultés au cours de sa carrière. De mon point de vue, la chose la plus compliquée est le changement permanent de statut exposé à chaque saison. J’entends par là les blessures, le fait d’être titulaire, le fait d’être remplaçant, le changement d’entraîneur, ne pas entrer dans les plans de l’entraîneur, parmi d’autres.
7/ Cela t’arrive-t-il de te remettre en question, si oui de quelle manière ?
Chaque entraînement est comme un jeu, donc si vous avez très bien joué le samedi, la joie ne peut durer que jusqu’au lundi, où vous devez vous montrer et revalider. La rétroaction et l’auto-évaluation sont continues.
8/ Quelles sont tes sources de motivation lorsque cela va un peu moins bien ?
Je pense que chaque joueur a sa propre source de motivation. Dans mon cas personnel, regarder en arrière et voir tous les efforts consentis, le voyage depuis mes origines a toujours été une source de motivation.
9/ Quelles sont les qualités d’un rugbyman de haut niveau ?
Un joueur de haut niveau doit évidemment donner le minimum de mesures physiques, mais de mon point de vue, d’être une élite une tête plus préparée que la personne moyenne à se tenir dans des scénarios inconfortables et de mouvement constant.
10/ Comment te situais tu dans le collectif ?
Au cours des 11 années pendant lesquelles j’ai été joueur de rugby professionnel, j’ai sans aucun doute fait évoluer mon point de vue sur l’intégration en termes de collectif. Il vaut la peine de déclarer le sport professionnel, évidemment vous ne jouez pas avec vos amis, mais avec le meilleur et cela génère l’environnement. Je me souviens que mes premières années ont été très difficiles à gérer dans les sphères du rugby professionnel et je sentais que je ne pouvais faire confiance à personne et que tous mes coéquipiers étaient faux. Puis avec le temps, j’ai appris à jouer le jeu et surtout, j’ai éliminé les préjugés.
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